Paola, paroles de reine du 14 Mars

Curieusement, de notre Souveraine, nous possédons de nombreuses photos, beaucoup d'extraits de films mais, en revanche, très peu d'enregistrements sonores. La Reine en a convenu elle-même : les Belges ne connaissent pas le son de sa voix. Elle a trouvé cela fort dommage et a voulu briser ce mur de silence. C'est pourquoi Jan Becaus et Jean-Pierre Coppens ont voulu lui donner l'occasion de s'exprimer dans un cadre approprié et en présence de personnes de confiance. L'idée de départ était d'accompagner la Reine à la biennale de Venise et d'y faire un film centré sur sa relation avec les arts mais elle a trouvé le sujet trop étroit et a préféré s'ouvrir sur un plus grand nombre de sujets. C'est ainsi que le projet a pris de l'ampleur. Il fallait bien sûr visiter la biennale mais encore d'autres endroits de la cité des doges. La Reine tenait également à se rendre à Padoue, dans la villa d'une amie d'enfance, la comtesse Marina Emo. Elle voulait aussi revoir madame Marianna Freddi, fille de l'ancien ambassadeur Poswick près le Saint-Siège. C'est une grande amie de la Reine qui a vécu de près la première rencontre de Paola avec le prince Albert. De même, elle désirait rencontrer Madame Mirjam Van Beusekom, une Néerlandaise qui vit et travaille en Belgique.nDans ce film donc, pas d'interview. La caméra enregistre des conversations familières en italien, en français et en néerlandais. La Reine s'y épanche, rappelant des souvenirs, anciens et parfois douloureux, ou alors récents et heureux comme lorsqu'elle évoque ses petits-enfants. De nombreuses images d'archives, notamment celles des Joyeuses Entrées à Liège et à Bruxelles, viennent compléter et illustrer les propos de la Reine.nCe film ne constitue donc pas une biographie même si nombre d'éléments de sa vie y transparaissent forcément. Il ne s'agissait pas non plus de réaliser un portrait officiel à la manière de ces photos un brin pompeuses que l'on peut voir un peu partout. Non. Il s'agit avant tout du témoignage profondément humain d'une femme extrêmement timide, un peu anxieuse même, qui parvient difficilement à dominer ses émotions. On pourrait dire qu'il s'agit d'un autoportrait en paroles. En présence de ses trois amies, la Reine parle librement, très naturellement, comme elle le ferait autour d'une table ou lors d'une promenade. De par cette spontanéité, ces entretiens sont très souvent d'une étonnante franchise et extrêmement émouvants.